My Journey / Ma Piste

As I mentioned in my last blog post, I'd be writing a piece for one of my classes in the DESS en design de jeux program detailing my history and goals as a game designer. As I also mentioned, it would be in French. More likely than not, I've gone over much of this already in the past, but nonetheless, I thought I'd share it here. Fair warning, it's fairly long (it is a 3 page dissertation, after all), though given my track record really it's hardly out of the ordinary I imagine. In any case, enjoy.

 

Depuis que j’étais très jeune, je savais que je voulais être un créateur. À ce moment je ne connaissais pas le domaine des jeux vidéo, mais je voulais devenir un inventeur. Plus tard, ce rêve devenait "ingénieur". Cela semblait un bon choix, étant donné que mon père était ingénieur et que sa famille m'encourageait à viser une profession prestigieuse de ce genre.

Toutefois, vers le milieu de mes années au secondaire, je n’avais pas beaucoup d’amis, alors j’avais beaucoup de temps à réfléchir. À ce moment, j’avais déjà un intérêt dans les jeux vidéo, mais c’est avec ces années de solitude que je suis venu à les apprécier comme un outil pour interagir avec le monde, soit tout seul ou avec d’autres personnes en ligne. Je me trouvais particulièrement intéressé dans la dynamique des équipes dans "Call of Duty" (Modern Warfrare 1 et 2, et ensuite Black Ops). C’était justement pendant la fin de cette période, en 11e année, que j’ai révisé ma vision pour le futur. Au fur et à mesure que je trouvais les sciences et les mathématiques rigoureuses du Baccalauréat international trop sec, plus que je m'intéressais aux arts et les poursuites créatives. Toutefois mes talents artistiques ne satisfaisaient pas mes intérêts en pratique. C’est à ce point que j’ai fait ma recherche et j’ai découvert le domaine du design, et j’ai pu immédiatement reconnaitre ce domaine comme étant la fusion parfaite de la science et de l’art.

Une fois gradué du secondaire, j’ai appliqué pour le programme de design de jeux à l’UOIT et le programme de multimédia et design à l’Université Carleton et le Collège Algonquin. Le dernier fut mon premier choix, dû à la proximité de ma maison. J’ai annoncé mon choix comme étant en ingénierie (ce qui est techniquement la vérité, alors que le programme est dans le domaine du « ingénierie et design ») à ma famille par contre, afin de ne pas avoir trop de résistance à choisir un domaine moins prestigieux. Ils ont découvert la vérité éventuellement, mais trop tard pour me prévenir. À ce jour c’est encore un débat avec quelques membres de ma famille, et ils m’encouragent encore de temps en temps à retourner à l’école pour poursuivre une « vraie carrière », mais je suis de plus en plus convaincu que mon choix était le bon.

Mes convictions viennent du fait que dès la première année au programme de multimédia interactif et design (« IMD », une des branches du baccalauréat en technologie d’information « BIT »), j’ai eu un sentiment que je me trouvais dans la bonne place. Quoique je n’aie jamais été un mauvais étudiant, le design m’engageait d’une manière que d’autres domaines ne le faisaient pas. Je me suis rapidement distingué pour mon habileté d’organiser et déconstruire les systèmes, et cela est devenu ma passion.

C’est également pendant mes études à Carleton que j’ai développé formellement mes intérêts dans l’anthropologie, la sociologie, et la psychologie en faisant des études en dehors de l’école. J’étais toujours intéressé dans ces concepts, mais je ne les connaissais pas en mesure de domaines académiques. J’explorais plutôt ces sujets en observant les personnes et l’histoire. Les systèmes de politique des années 1900 ont été d’un intérêt particulier, particulièrement l’évolution du communisme en Russie. Ce que je trouvais principalement fascinant était l’évolution des idées dans la pratique quand les personnes s’introduisaient, et comment un système pouvait s’évoluer d’une manière tellement inattendue à cause de mauvaise implémentation. Durant mes dernières années à l’université, ces mêmes idées me sont revenues en grande force avec l’arrivée des gros débats socio-culturels et politiques. Mon désir d’explorer ces concepts s’est intégré dans ma passion pour le design, alors que j’aimais principalement créer des jeux qui exploraient ces idées au niveau narratif ainsi que dans les mécaniques des jeux.

Par le temps que j’ai gradué, je possédais déjà un plan général. Premièrement, j’emménagerais à Montréal, car c’est ici qui se trouve la majorité des grosses compagnies de jeux vidéo sans être trop loin de ma famille à Ottawa (également, je ne voulais pas sortir du Canada, et je voulais trouver une ville où mon bilinguisme me serait utile). Deuxièmement, je trouverais un emploi dans une des compagnies majeures, tel Ubisoft ou EA. Quoiqu’il y ait un temps que j’aurais voulu éventuellement devenir le directeur créatif dans une de ces compagnies (j’aime bien Assassins Creed, Mass Effect et Dragon Age), j’ai reconnu que même si je me distinguais, ma contribution créative serait toutefois plutôt minime avec tellement de grands projets. Alors troisièmement, une fois que j’aurais assez d’expérience et de connexions dans l’industrie de jeux (que j’estime prendrait entre 5 et 10 ans), je me déplacerais à une compagnie de taille petite ou médium, afin que je puisse mieux m’engager dans mes poursuites personnelles. En cette mesure le troisième but est assez général, car je veux demeurer flexible et être prêt à sauter sur les opportunités qui se présentent, plutôt que de les laisser passer à la recherche de l’idéal.

Trouver une place n’a pas été trop difficile, alors que je me retrouve maintenant dans une espace idéale pour moi. La deuxième étape par contre m’évite à présent. Alors que je me trouvais à un certain désavantage, ayant très peu de connexions (ou au moins des connexions utiles) dans l’industrie à Montréal. Mon portfolio également, quoiqu’il soit bien visé au design de jeux, n’est pas aussi fort que je crois qu’il pourrait l’être. Malgré mes efforts à faire le networking, mon progrès était lent, alors que je me trouvais souvent en train de tout simplement envoyer des résumés par email de la manière familière et sans avoir de réponse. Quand j’ai trouvé du travail dans l’industrie, ce fut à faire les tests utilisateurs pour les jeux de King avec Crowdsourced Testing Company. Quoique ce soit techniquement dans le bon domaine et ça me permet d’avoir de la pratique à l’analyse du design, ce travail ne me donne pas beaucoup d’accès aux opportunités d’avancement dans le design de jeux. Également, plusieurs évènements dans la famille ont fait que j’ai dû souvent retourner à Ottawa, divisant le temps que j’aurais autrement mis vers des projets et le networking.

En fonction de mes résultats, j’ai fait de la recherche pour les études de jeux plus avancés à Montréal. En effet, cette idée est venue directement de quelques commentaires au panneau de recruteurs à MIGS 2015 : ils ont noté qu’il y a une certaine préférence ou avantage pour ceux qui ont fait leurs études au Québec. Ma logique fut alors que s’ils cherchent des gradués du Québec, je deviendrais un gradué du Québec. Ça me semblait une bonne piste afin de trouver des connexions et me donner un environnement où je pourrais renforcer mes connaissances ainsi que mon portfolio. Quoique je n’aie pas trouvé de tels programmes auparavant, cette fois-ci j’ai trouvé le DESS en design de jeux, et il me semblait être exactement ce que je cherchais. Heureusement, j’ai réussi à rentrer, et alors je me trouve ici à présent.

Mon but une fois gradué du DESS est d’encore une fois faire mon essai à rentrer dans l’industrie par une des grosses compagnies (quoique je n’aie pas d’opposition à d’autres pistes s’ils se présentent). Éventuellement, j’aimerais me retrouver comme étant un designer de systèmes et narratifs qui encouragent les joueurs à considérer la société et le monde qui les entourent. J’aimerais que par l’exploration des choix complexes et les situations engageantes, ils se trouvent inspirés à transférer leurs expériences dans le monde réel afin de s’engager d’une manière plus conscient. Je veux créer des jeux qui font penser et discuter les gens, alors qu’ils désirent s’interroger du monde tout en se divertissant dans la même manière que les jeux m’ont tel impacté. En ce moment, le domaine qui m’intéresse le plus est l’idée de la compétition et la coopération, et comment ces paradigmes d’interaction entre joueurs peuvent être manipulés. C’est une idée que j’ai essayée auparavant avec mon projet final à l’IMD, mais pour lequel je ne possédais encore pas les ressources ou habiletés pour bien explorer.

Quoique je ne connaisse pas de compagnies qui explorent spécifiquement ces sujets au niveau que je cherche, Eidos est toutefois en ce moment mon choix idéal, justement à cause qu’ils explorent déjà plusieurs de ces idées. Alors que je sais que c’est toutefois une grosse compagnie, sa culture ainsi que les jeux qu’ils produisent touchent sur les concepts de société, choix, et conflit qui sont mes passions. Leur genre de jeux m’attire, alors que mon côté idéaliste espère un jour me trouver à travailler sur le prochain Deus Ex, ou sinon son successeur spirituel. Mes propres concepts de jeux sont toujours mes buts ultimes, mais je serais très satisfait si je pourrais introduire plus de mes idées dans cette série afin de pousser ses limites, de la manière que le premier Deus Ex l’a fait avec les jeux de son temps. En effet, mon premier concept de jeu (qui était auparavant un concept pour une bande dessinée) ressemble très fortement au premier Deus Ex, quoique je ne le connaisse pas à ce temps. Alors, c’est possible que mon désir vienne de vouloir « reprendre » mon concept, d’une manière à dire.

Je ne sais pas encore si mes buts sont réalistes, ou même trop simples. J’entends tellement souvent dans l’industrie les discussions de l’innovation et des idées tellement radicales que je demande si je suis conservateur. En même temps, je suis très conscient du niveau de faillite qui vient avec pousser trop loin de la réalité. Je reconnais que je suis dans la mauvaise industrie pour la stabilité, mais il y a toutefois des limites sensibles aux risques calculés. Enfin, je suis très confortable avec mes buts. Ils ne me semblent pas hors de mes habiletés, mais ne sont toutefois pas trop simples non plus. En réalité, si je peux au moins inspirer une personne à poursuivre leurs intérêts de manière productive, ou autrement améliorer la vie d’une autre personne par mes créations, je serais très satisfait.